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16 octobre 2013

Saison 1 épisode 02 – Celui qui faisait sa rentrée des comédies US

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Commençons par la fin :

Si comme le veut le dicton « un fou rire vaut un bon steak », alors le serveur s’est trompé dans ma commande.

 

Quelques lignes plus-tôt :

On compte près d’une dizaine de nouvelles comédies pour cette rentrée US seule. Les networks ont promis lors des upfronts qu’une avalanche de rires allait nous secouer les côtes. Et il est vrai que les trailers avaient l’air prometteurs et que beaucoup de ses nouveautés étaient portées par des stars.

Notez plutôt : Michael J. Fox (si vous ne le connaissez pas vous ne méritez pas le titre d’être humain), Seth Green (Oz dans “Buffy“ et créateur de la géniale “Robot Chicken“) en tandem avec Giovanni Ribisi (le frère de Phœbe dans “Friends“ c’est lui, + une tripotée de seconds rôles sous-exploités au cinoche) sous la houlette de Seth McFarlane (créateur des “Griffins“, “American Dad“, et “Ted“), Andy Semberg (étoile du Saturday Night Live), Robin Williams (merci de vous reporter au commentaire sur Michael J. Fox), Ana Faris (la série des “Scary Movies“) dans une nouveauté signée Chuck Lorre (“Two & a half men“, “Big Bang Theory“).

 

Bref, on sentait que tout ça était sérieux, on nous avait promis du lourd, de la pure, de la pas coupée, qu’un vrai scud de vannes allait nous sécher de rire.

Sauf que le scud a fait pchiiiitproutpafhaaaaaaapffffff……………

 

      Pourquoi ? Déjà par le fait que toutes ses nouveautés n’ont de nouveautés que le nom. Aucune innovation dans les concepts, formats ou thèmes. Il fallait vous réanimer après vos crises de rire devant « Notre belle famille » dans les 90’s ? Vous allez sur-kiffer cette rentrée. Comptons ensemble les séries jouant cette année sur le thème de la famille-pas-toujours facile-à-supporter-mais-on-s’aime-quand-même : “Trophy Wife“, “Welcome to the family“, “The Millers“, “Mom“, “The Goldbergs“, “The Michael J. Fox Show“ et sur la variante mon-père-que-je-ne-comprend-pas-toujours-mais-c’est-mon-papa-à-moi “The Crazy ones“ et “Dads“. Soit la majorité écrasante des nouveautés balancées cette année.

 Au final ce n’est pas hyper surprenant si on regarde un peu ce qui se passe aux US en ce moment où tout est plutôt moribond et où la seule certitude est d’être dans le doute (comme un peu partout, en fait). Le réflexe en cas de crise, de chaos est de se raccrocher à une constante. Et quelle meilleure constante que la cellule familiale ?

 Après-tout, why not ? La famille, historiquement a toujours été une source de comédie pour la télévision. Mais là, ce qui la rend parfaitement horripilante c’est que pour être drôle, il faut que cela soit grinçant, que les clichés soient contournés, explosés ou contrebalancés par un angle inédit. Or, ici, ces séries sont fondées sur ces clichés et élaborent leur fonctionnement autour de ces clichés. Pire, elles recyclent des formules usées jusqu’à la corde, des situations vues et revues cent fois.

 

      Et c’est le problème avec les blagues. Elles sont rarement drôles la seconde fois. Surtout mélangées à une mélasse bien coulante de bons sentiments.

Et quid de ces valeurs sûres, de ces vétérans de la vanne censés porter ces blockbusters du rire ? Le pire c’est que eux s’en sortent parce qu’ils se contentent de faire ce pourquoi ils ont été employés. Michael J. Fox cultive son capital sympathie (bonjour la mise en abîme avec son personnage, très subtil les gars) ; Robin Williams débite de la vanne au kilomètre sous amphétamines (effet secondaire : le reste du casting est sur le carreaux), Seth Green et Ribisi pédalent comme des dingues pour nous faire rire (normal quand t’as un vélo tout naze), Semberg et l’exellent Joe Lo Truglio (“Paul“ avec Pegg et Frost) sont perdus au milieu d’un casting où eux seuls savent sortir un gag correctement…

 

Bref, tout ça sent le placard de papi (celui où il rangeait ses sandales), le tire-sur-mon-doigt, le coussin pèteur, le comment-vas-tu-yau-de-poêle et nous montre que les chaînes ne veulent surtout pas prendre de risques. Donc au menu ce soir : du rire avec des restes, réchauffés et servis par des stars cachetonnantes.

 

Si comme le veut le dicton « un fou rire vaut un bon steak », alors le serveur s’est trompé dans ma commande.

 

 

 

PS : Vous noterez que le bon mot fait une chute sympa, mais fonctionne moins la deuxième fois. C'est fou, non?

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